Carnet de thèse

Markdown ou l'appel de la simplicité

· Alexandre

Microsoft Word et LibreOffice ont plusieurs qualités qui en font les outils de prédilection pour écrire. Ils sont bien conçus, polyvalents, esthétiquement plaisants (vrai pour Word, moyennement pour LO, je le reconnais), et surtout, ils font très bien ce qu’on attend d’eux : construire des documents écrits qui peuvent être partagés sans honte.

Le problème, c’est que… voilà : ils sont lourds, produisent des documents qui deviennent difficilement gérables passé un certain nombre de pages, sont dans un format qui est souvent difficilement convertible et ils conduisent à une forte procrastination – j’avais souvent l’impression de passer plus de temps à mettre en forme qu’à écrire.

Et pour la prise de note, de fiches de lecture, de réflexions, etc., il me semblait y avoir trop de friction pour utiliser ces outils. Après tout, ce sont des logiciels de traitement de texte. Ils servent à traiter du texte. Pas à prendre des notes.

Alors comment faire ? Pourquoi se trouver restreint à n’utiliser que ce type de logiciel ? N’existe-t-il pas d’autres solutions, plus simples, moins coûteuses en énergie et plus légères ?

Dans ce court billet, j’aimerais présenter un outil qui fait aujourd’hui partie de mon processus de travail et qui, je pense, ne le quittera jamais – sauf si quelque chose de plus simple, un jour, est conçu !

Markdown - introduction

Markdown est ce qu’on appelle un langage de balisage (markup language). À l’instar d’HTML ou de LaTeX, mais beaucoup plus simple, Markdown (que j’abrégerai en MD) permet la mise en forme d’un document par l’utilisation de balises – des symboles bien choisis.

Concrètement, cela permet d’écrire un texte brut, dans son plus simple appareil à l’aide de n’importe quel éditeur de texte (oui oui, le Bloc note Windows aussi) et de l’habiller avec quelques symboles bien choisis par les concepteurs du langage, cela avec objectif de se concentrer sur le fond et ne pas passer des heures sur la mise en page.

Une image valant mille mots, voilà à quoi ressemble ce texte écrit en Markdown :

## Markdown ou l'appel de la simplicité 
[...]
	[Markdown](https://fr.wikipedia.org/wiki/Markdown) est ce qu'on appelle un *langage de balisage* (*markup language*). A l'instar d'HTML ou de LaTeX, mais beaucoup plus abordable, Markdown (que j'abregerai en MD) permet la mise en forme d'un document par l'utilisation de balises -- des symboles bien choisis.
	Concrètement, cela permet d'écrire un texte brut, dans son plus simple appareil à l'aide de **n'importe quel éditeur de texte** (oui oui, le Bloc note Windows aussi) et de l'*habiller* avec quelques symboles bien choisis par les concepteurs du langage, cela avec pour objectif de *se concentrer sur le fond* et ne pas passer des heures sur la mise en page

Comme vous pouvez le voir :

  • le titre est marqué par la balise # (le nombre de dièses déterminant la profondeur du titre - titre principal, chapitre, section, paragraphe, etc.) ;
  • les éléments en gras et en italique se distinguent grâce à une * (une étoile avant et après pour l’italique, deux pour le gras). On peut aussi utiliser le tiret du 8 (_) pour accomplir le même effet ;
  • les liens hypertexte sont créés ainsi : [Titre du lien](lien -- https, wiki etc.).

Il existe un certain nombre de balises permettant d’accomplir un ensemble d’objectifs très simplement. Cela permet ainsi de ne pas se préoccuper de la mise en forme et de se laisser aller pleinement à l’écriture, à la réflexion. Pour une vue d’ensemble des balises, voilà un lien utile – en attendant un article sur ce blog : Les principales balises Markdown.

L’un des avantages considérables de ce langage est sa flexibilité. Il a été conçu à l’origine pour formater plus facilement le texte sur le web, et il est utilisé en majorité pour cela sur de nombreuses plateformes – ce blog entier repose sur la syntaxe de MD. On peut le lire très simplement et comprendre ce que signifient les éléments, avant même que le texte ne soit passé par un outil de traduction.

Un autre avantage de MD est son format de fichier. On peut tout à fait enregistrer un fichier au format MD en .txt. Peut-être que cela vous semble anodin, mais lorsque vous avez un grand nombre de textes, ce format offre un poids extrêmement léger, pouvant être sauvegardé sur un cloud sans coût. De même, cela permet de faire des recherches extrêmement simplement parmi tous les fichiers, avec l’utilisation d’outils adaptés ou des scripts automatisés… (j’y reviendrai dans le prochain billet).

Les avantages

Si vous me suivez depuis le début, les avantages à utiliser Markdown devraient apparaitre assez vite.

  1. Se concentrer sur le fond. Markdown se limite au plus strict nécessaire ;
  2. La compatibilité. Markdown existe depuis 2004, et depuis 2004… Rien n’a changé. Des documents écrits ainsi, il y a 20 ans, pourraient toujours être ouverts sans besoin de conversion. Il existe des versions adaptées selon certaines plateformes (ce qu’on appellera les markdown flavours), mais la syntaxe initiale demeure et demeurera la même.
  3. L’accessibilité. Même si MD est un langage informatique, il reste très accessible, et surtout très lisible.
  4. La taille des fichiers. N’étant que du texte, dans un fichier qui peut n’être qu’un fichier .txt, Markdown permet de produire des notes, documents, fiches, etc. très, très légers.

Les inconvénients

Par honnêteté intellectuelle, voici une liste des inconvénients qu’on pourrait trouver à Markdown :

  1. Requiert un apprentissage. Étant un langage de balisage, il demande à ce qu’on apprenne les balises de base pour pouvoir l’exploiter. En vérité, il y en a si peu que cet inconvénient n’est là que pour remplir la liste.
  2. Extensibilité. Autant que je puisse aimer la simplicité de MD, il faut reconnaître que son utilisation est limitée à des documents relativement simples. On ne peut, par exemple, construire de table de matière aussi facilement qu’avec d’autres outils. Pour la construction de documents plus longs, LaTeX sera bien plus adapté.

Dans quelles situations utiliser Markdown ?

Alors, dans quelles situations utiliser MD ? Avec les éléments apportés plus haut, MD sera adéquat lorsque la forme et la complexité d’un document importe peu, par exemple pour :

  • les notes de travail ;
  • des fiches de lecture ;
  • des brouillons et ébauches.

Dans le cadre d’un processus de recherche et de travail scientifique, MD s’intègre très simplement afin de répondre à des besoins de simplicité en n’interférant pas avec la qualité.

Les outils

Vous devez sans doute être en train de hausser les sourcils vous demandant quelle idée étrange m’est passée par la tête, plus haut, pour vous proposer d’écrire vos notes dans le bloc note Windows. En réalité, il existe aujourd’hui pléthore d’outils permettant de travailler avec MD. La plupart des programmes que je vais mentionner offrent un espace d’écriture et un panneau de visualisation instantanée – une sorte d’interpréteur, qui va transformer automatiquement le texte en produit fini.

Pour ma part, j’ai longtemps utilisé Ghostwriter, qui allie simplicité et fonctionnalité. Il est disponible sur Windows, Mac et Linux. Marktext, qui est aussi open-source, est très intéressant. Plein d’autres solutions sont disponibles, comme Typora qui semble être aujourd’hui un peu la Roll’s des éditeurs MD, mais qui demande une contribution de 15 euros.

Actuellement, j’utilise Obsidian qui est bien plus qu’un éditeur MD, mais qui fonctionne sur le même principe.

Si vous souhaitez d’abord essayer le concept, Hashify vous permet de vous familiariser avec la syntaxe et d’essayer en temps réel le format et le rendu.

Les fichiers au format Markdown (en .md ou .markdown) peuvent être convertis, si besoin est, dans tout autre type de format grâce à l’utilitaire open-source Pandoc.

Voilà pour aujourd’hui !

A.M.